lundi 2 juin 2008

L'âme des images

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D'you wanna drink somethin' ?


Il est toujours curieux de constater à quel point une simple image peut faire rêver. Il ne s'agit pourtant pas de la quelconque vue d'une plage vulgairement paradisiaque, ni de paysage exotique d'une magnificience affligeante de banalité.

Et pourtant, on rêve. On se prend à entrer dans le jeu poétique de la personnalité aux couleurs chatoyantes et à l'imagination simple que dégage cette photographie. Les premières impressions de soleil et de tranquilité frappent avec une évidence poignante, et incitent à la sérénité. A mieux y regarder cependant, le sentiment est plus complexe.

On peut y déceler l'expression même d'une dualité accomplie, et l'harmonie orientale d'un couple parfait sachant se compléter sans se renier. En soi, c'est déjà un succès. Mais il semble qu'il faille chercher plus loin le coeur de la vision.
Peut être est-ce la séparation rigide et définitive de deux corps qui semblaient parader dans une entente parfaite. Peut être aussi est-ce le reflet, d'abord si envoûtant, d'une âme qui ne peut que laisser échapper des bribes mystérieusement imparfaites d'elle-même en restant prisonnière de sa réalité matérielle. Peut être enfin est-ce l'asymétrie dans le duo, prouvant que l'un doit toujours éclipser l'autre.

Et pourtant, l'harmonie revient, à la faveur d'un regard entier, et simplifié après une étude plus complexe. Parce que la Nature, c'est aussi, parfois, le déséquilibre.
Et parce que cet imagé tableau est la Nature.




L'auteur de cette photographie, une photographe à qui, espérons-le, l'avenir sourira, vous propose le fruit de son oeil plein de vitalité et de son imagination colorée ici :
http://wizzz.telerama.fr/loxigeny/photos

A votre appréciation.

jeudi 29 mai 2008

Shoah : devoir de mémoire ou diversion?

Désormais ne s’écoule pas un jour, ou presque, sans qu’on nous parle de la Shoah. Bien que la France ne soit pas l’auteur de ce carnage industrialisé, elle a certes un devoir de mémoire, pour en avoir été la complice. L’idée qu’il faille perpétuer le souvenir de cet évènement tragique de notre histoire n’est donc pas ici remise en question. En parler sans tabous, prendre du recul et admettre notre part de responsabilité dans l’exécution de ce crime odieux est une démarche saine.

Néanmoins, je crains que ce devoir de mémoire ne tourne au matraquage. Matraquage qui risque de produire l’effet inverse à celui recherché.

J’insiste ! Ne pas oublier est primordial. Moralement, sans débattre ici de son efficacité, ce devoir est indispensable. Mais à présent on ne compte plus les productions, que ce soit pour le cinéma ou la télévision, littéraires aussi, traitant ce douloureux sujet, tirant sous les projecteurs des médias les heures les plus sombres de notre histoire. Il est à craindre que cette avalanche de sentimentalisme finisse par écoeurer, plus que par sensibiliser. Raviver la flamme du souvenir, c’est bien. En faire une sorte de bûcher pour un soi-disant négationnisme latent, c’est dangereux.

Soi-disant négationnisme, car notre pays abrite son lot d’ignorants fanatiques ou de nostalgiques du complot judéo-maçonnique. Mais la France n’est pas antisémite. Que les Français de confession juive se le disent : ils n’auront pas une vie meilleure en Israël, protégés par des miradors et redoutant à chaque instant les attentats. Je dis cela car beaucoup parlent de rejoindre la Terre Promise, celle-ci leur apparaissant tel un refuge merveilleux. Je les exhorte à défendre leur identité juive dans leur appartenance à la communauté française. En quittant la patrie qui est la leur, ils feraient le jeu d’une poignée d’imbéciles, dont on trouve des champions aux deux extrémités de la Méditerranée.


Après ce préambule, visant à lever toute ambiguïté sur le sens de mon propos, j’invite le monde à se révolter face à ce qui se passe en Palestine. Le sort que l’on y réserve aux Arabes est, j’ose le dire, un crime contre l’humanité. Je ne nie pas ici la légitimité de l’existence de l’Etat hébreu. Parce qu’il y eut la Shoah, et maintes autres persécutions dirigées contre les Juifs, en tous temps et en tous lieux, la création de l’Etat d’Israël était devenue indispensable. Mais les arabes de Palestine n’y sont pas moins chez eux. Ils n’étaient pas les occupants provisoires d’une terre que les Juifs entendent maintenant récupérer. L’histoire a fait de la Palestine une terre arabe, après qu’elle fut juive.

Pourtant tout est mis en œuvre pour contraindre les Arabes palestiniens au départ. Ils ne sont certes pas massacrés ou déportés, mais l’Etat hébreu a confisqué leur économie. Leur société est littéralement asphyxiée.

Deux exemples très concrets illustre ce phénomène. Le premier, la suppression du secteur bancaire dans les territoires occupés par Israël en 1967 ; le second, le fait que dans la bande de Gaza un million d’Arabes palestiniens vivent sur 60% du territoire, le reste étant occupé par... six mille israéliens ! Les Arabes vivent dans une cage, une prison à ciel ouvert, privés d’eau. Les autorités israéliennes espèrent sans doute que quand les Arabes n’auront plus aucune chance de survivre, et qu’ils n’auront plus la force de se battre, ils finiront bien par s’en aller.

En attendant, ils n’ont que les pierres et la dynamite pour se faire entendre. Je me dis chaque jour que si j’étais Palestinien, je serais terroriste !

Comment ne pas céder, lorsqu’on est Arabe de Palestine, à la tentation de la violence ? Sachant de surcroît que tous les gouvernements israéliens, au moins depuis l’assassinat d’Ytshak Rabbin, ont agi dans le sens d’une politique ségrégationniste. Le mur de fer et de béton qui se dresse entre Juifs et Arabes, parquant ces derniers, n’a pas été décidé par Ariel Sharon, mais par le précédent gouvernement travailliste (celui de M. Barak). Il semble alors évident que l’on sacrifiera désormais le processus de paix à l’avènement d’« Eretz Israël ».

Le plus monstrueux, c’est de constater que l’Homme semble définitivement incapable de tirer le moindre enseignement de son Histoire. Nous abattions un mur en 1989, à Berlin, dans la joie et l’enthousiasme, pour en élever un autre en Palestine, moins de vingt ans après ! Voilà qui relativise, soi dit en passant, l’efficacité du devoir de mémoire dont il est question autour de la Shoah.

Finalement, je ne veux pas que ce devoir devienne un instrument de diversion destiné à nous conditionner pour nous faire admettre le sort que l’on réserve aux Arabes de Palestine à long terme.

Car le groupe de pression sioniste qui encouragea les Occidentaux à soutenir les efforts entrepris pour la création d’un Etat juif au début du vingtième siècle, notamment représenté à l’époque par Chaïm Weizmann, n’a pas disparu, que se soit dans les milieux de la finance, au Congrès américain ou ailleurs, et pourrait à présent promouvoir l’avènement du Grand Israël, vieux rêve entretenu plus que jamais.

Je serais profondément dégoûté de voir une démarche sincère se transformer en délire de persécution visant à nous manipuler. Certain me taxeront de paranoïa, mais cette appréhension est légitimée par le fait que plus la politique de l’Etat d’Israël se durcit vis-à-vis des Arabes, plus on nous pousse à l’auto flagellation et à la recension de notre passé.


jeudi 8 mai 2008

En attendant une main tendue

Il y a des périodes, dans la vie, où rien ne va. Sans toujours le comprendre dès les premiers signes, on s'enfonce doucement dans une sorte de vicieuse torpeur mélancolique, abjecte de traîtrise, jour après jour, semaine après semaine. Et lorsque l'on s'en rend compte, il est déjà trop tard.
On fait ce que l'on peut, on s'agite, on se débat, on lutte de toute son énergie contre cet invincible courant de marasme qui nous envahit irrésistiblement l'esprit. Plus on est fort, plus on dispose de bouées de sauvetage, d'aptitude à résister. Mais, sans personne pour nous tendre la main comme il l'aurait fallu, la force d'esprit rend les armes, pas à pas.
Des semaines, des mois, peu importe le temps que l'on peut tenir ; seul, on finit par sombrer.

Et on entre alors dans cet indescriptible état de détresse sentimentale qui a causé, cause, et causera tant de mal à tant de gens. Grave ou pas, cela dépend. Le caractère y survit et s'adapte. Avec de la force, on peut garder le sourire en public. On peut toujours feindre.
A quoi bon...
Quand tout ou presque suinte de médiocrité, de grossièreté et de gaucherie empesée. Quand plus rien ne semble ni gracieux ni passionné, et que toute lointaine joie s'estompe telle un insaisissable brouillard dès que l'on tend la main pour la caresser doucement du doigt.
Quand tout nous révulse et nous fait ironiquement sentir le goût amer d'une intense et douloureuse déception, excepté ce que l'on ne parvient plus à atteindre. Quand tout nous dégoûte et que plus rien n'est à la hauteur de nos attentes. Surtout soi.

Et, avec de vains et pitoyables efforts, on tente de sauvegarder quelques illusions, et de recommencer à les construire. En espérant de tous nos désirs percevoir un écho familier dans la cacophonie de nos sens meurtris et déçus. En attendant une main tendue.

mercredi 30 avril 2008

Les arcanes de la confiance en soi

Depuis bientôt deux semaines, une question me taraude. Très exactement depuis le dimanche 20 avril.
Ce jour-là, après avoir passé victorieusement la veille le premier tour d'un tournoi de tennis, je devais jouer deux matchs successivement. Le premier comptait pour une rencontre par équipe entre mon club et un club de la région, le second était le deuxième tour de mon tournoi.

Le premier match du jour ne me posa pas de difficulté vraiment sérieuse. Après un premier set où, menant 5-1, je me laissai rejoindre par déconcentration à 5-4 avant de conclure, je disputai un deuxième set accroché que je gagnais également 6-4, ayant été mené, pour apporter le point décisif et la victoire à mon club.
Quant au second quelques heures plus tard (le troisième du week end, donc), en partie éprouvé par la fatigue, et gêné apparemment plus que mon vis-à-vis par les conditions de jeu (il s'agissait de mon premier match en extérieur de la saison), je le perdais (6-1 / 6-2) sans jamais avoir réellement été en position d'inquiéter mon adversaire.

Pourquoi ai-je senti le besoin de raconter cela? Parce que cet évènement me semble lié à la question de la confiance en soi.
J'ai abordé mes deux premiers matchs du week end avec une confiance absolue en mes capacités, et en ma victoire. Il était tout simplement hors de question que je perde, et, de fait, je n'ai pas perdu. Le premier match du samedi fut expédié en une cinquantaine de minutes (6-1 / 6-1); et lors du second, même au cours du deuxième set qui fut très accroché et dans lequel je connus des moments de pression psychologique intense dans ce qui fut une guerre des nerfs avec mon adversaire (notamment à l'occasion d'un jeu interminable), je ne doutai jamais.
Même mené au score, je continuai à afficher ce petit sourire de confiance qui dû exaspérer mon adversaire et jouer ainsi dans le résultat final, faisant craquer l'opposition.

En revanche, après cela, mon approche du troisième match fut beaucoup moins conquérante; et j'en étais lucidement conscient. Emoussé physiquement, je savais aussi que ma condition me permettait largement de tenir le choc, et que l'excuse n'était pas valable.
Pourtant, dès les premières balles et même avant, je sentais ma volonté faiblir. Il n'y eut pas de bataille psychologique sur ce match; du moins, pas avec mon adversaire, mais avec moi-même. Je l'ai perdue, et le match avec.

Que s'est-il passé? J'étais encore lucide, puisque je fus capable durant le match de déceler les raisons de ma mauvaise performance (détails techniques sans intérêt ici comme le placement, la vitesse de déplacement des jambes, de rotation du buste, etc); et je sentais également que je disposais dans les jambes d'une énergie suffisante pour tenir et vaincre.
Alors pourquoi me suis-je écroulé, au cours d'une partie que l'on pourrait pratiquement qualifier de match à sens unique?

Clairement, j'ai perdu ma confiance inébranlable en moi entre ces deux matchs; celui du matin, et celui de l'après-midi. Clairement, ce fut la cause de ma défaite, car le niveau de mon adversaire n'était objectivement pas plus élevé que le mien, bien au contraire.

Je tente, depuis bientôt deux semaines, de comprendre exactement quel mécanisme mental a joué dans l'histoire. Quel grain de sable a déréglé la machine. Il s'agit probablement d'une insidieuse pensée venue insinuer en moi que je n'aurais peut être pas assez d'énergie pour vaincre cette fois-là.
Je savais pourtant pertinemment que c'était faux; mais il a apparemment suffit d'un léger doute.

Je tente aussi de me demander comment j'aurais pu éviter ce doute. Mais là, j'avoue que je sèche...
A moins qu'il suffise qu'un entrainement drastique vienne me prouver avec certitude que je suis capable de réaliser ce que je tenais à réaliser.
Deux victoires en trois matchs sur deux jours, c'est plutôt bien. Mais c'est loin d'être suffisant.

Quoi qu'il en soit, il me semble avoir vérifié une fois de plus que la confiance: c'est essentiel, et ça se travaille.

lundi 14 avril 2008

Le language des gestes, pour ou contre?

Ce matin, j'ai fais une découverte.

Je croyais, en des temps reculés (ou pas, mais c'est une autre histoire) où j'avais encore beaucoup de difficultés à être charismatique lors d'une prestation orale devant un public, large ou restreint, que s'exprimer à grand renforts de gestes et avec moult mouvements du corps était fascinant et l'une des clés pour être un bon orateur, et pour décupler son charisme.
Tout le monde connaît la réputation des méditerranéens, notamment celle des Italiens, dont la connotation de dragueurs fortement expressifs (et efficaces?) leur colle littéralement à la peau.

J'ai évolué, mes compétences d'orateur aussi à force de travail sur moi-même; et je pensais, n'intervenant toujours devant un public qu'avec un minimum de gestes, qu'il s'agissait simplement de mon style personnel. Je laissai là le problème.


Or donc ai-je fait une découverte ce matin, comme j'avais le plaisir de le dire plus haut. A la suite d'un concours de circonstances malheureuses dans lequel je n'ai eu absolument aucune prise (comprendre que j'ai eu la flemme de conserver la prise en question), je me suis retrouvé à devoir effectuer un exposé oral d'une vingtaine de minutes avec:
- Un travail préparé la veille sans beaucoup de sérieux (et c'est peu de le dire)
- Une absence totale d'introduction et de conclusion préparées
- L'obligation de déployer mes talents d'acteurs pour rendre crédible mon explication pour m'être "trompé" d'exposé et pour avoir fait le mauvais (une semaine plus tard que le bon, évidemment)
- L'obligation d'accentuer ma maladie au maximum pour masquer le caractère relativement artificiel de l'exposé

Croyez-le ou non, j'ai réussi, mais là n'est pas la question. Contraint de jouer le malade en phase terminale, j'ai dû passer les vingt minutes de mon temps de parole en faiblissant ma voix, en courbant imperceptiblement le dos et en gardant les yeux insensiblement mi-clos.
Ne pouvant donc me servir de ma méthode habituelle pour obtenir et conserver la pleine attention d'une salle, qui repose presque entièrement sur l'énergie, la force et la gravité de la voix, et le regard, j'ai dû trouver un expédient.
Et je me suis aperçu, non sans surprise, que j'ai utilisé durant tout l'exposé un grand nombre de gestes, principalement des bras et des mains.
Face à la relative faillite (en l'occurrence programmée et voulue, mais les résultats sont les mêmes que si elle avait été involontaire) de mes capacités orales, la superficialité de mouvements actifs est venue involontairement masquer le manque de sel de la prestation afin de tenter, tout de même, de retenir l'attention du public.

J'en conclus donc, et cela parait finalement assez logique lorsque l'on compare avec toutes les règles générales que l'on peut tirer d'une attentive observation de la gestuelle humaine, que loin d'être l'expression d'un charisme particulier, une attitude trop basée sur le language des mains semble plutôt révéler un sentiment d'insécurité ou de malaise face à l'attention des autres, voire une absence de consistance et/ou de confiance en soi.

Peut être suis-je dans l'erreur. Mais sincèrement, après une telle expérience, j'en doute. D'ailleurs, à bien y réfléchir: regardez les personnages charismatiques des films que vous voyez. Tous sont flegmatiques, calmes, et ne font aucun mouvement superflu. L'exemple qui me vient à l'esprit le plus vite est celui de Clint Eastwood.

La question suivante serait donc: cela s'applique-t-il seulement à une situation d'intervention orale devant un public, ou à toutes les interactions humaines en général?
C'est plus discutable, mais cela mérite d'être étudié plus attentivement.

lundi 24 mars 2008

La chanson du dimanche est Revenue

Elle est là, elle est belle elle est fraîche elle est reposée, et elle est revenue:

mais oui, c'est bien elle: La chanson du dimanche !!

http://www.lachansondudimanche.com/



vendredi 21 mars 2008

Everything is possible: even writing with the voice!

Ecrire avec la voix? N'importe quoi, c'est impossible, c'est sûr! Eh bien pas pour tout le monde! D'abord, il faut savoir chanter le khomii (ou overtone singing/ chant diphonique), et puis il faut posséder un sona-graph. C'est même plus facile encore quand on s'appelle Trân - Kuang - Hai!
Mais regardez par vous même: