lundi 2 juin 2008

L'âme des images

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D'you wanna drink somethin' ?


Il est toujours curieux de constater à quel point une simple image peut faire rêver. Il ne s'agit pourtant pas de la quelconque vue d'une plage vulgairement paradisiaque, ni de paysage exotique d'une magnificience affligeante de banalité.

Et pourtant, on rêve. On se prend à entrer dans le jeu poétique de la personnalité aux couleurs chatoyantes et à l'imagination simple que dégage cette photographie. Les premières impressions de soleil et de tranquilité frappent avec une évidence poignante, et incitent à la sérénité. A mieux y regarder cependant, le sentiment est plus complexe.

On peut y déceler l'expression même d'une dualité accomplie, et l'harmonie orientale d'un couple parfait sachant se compléter sans se renier. En soi, c'est déjà un succès. Mais il semble qu'il faille chercher plus loin le coeur de la vision.
Peut être est-ce la séparation rigide et définitive de deux corps qui semblaient parader dans une entente parfaite. Peut être aussi est-ce le reflet, d'abord si envoûtant, d'une âme qui ne peut que laisser échapper des bribes mystérieusement imparfaites d'elle-même en restant prisonnière de sa réalité matérielle. Peut être enfin est-ce l'asymétrie dans le duo, prouvant que l'un doit toujours éclipser l'autre.

Et pourtant, l'harmonie revient, à la faveur d'un regard entier, et simplifié après une étude plus complexe. Parce que la Nature, c'est aussi, parfois, le déséquilibre.
Et parce que cet imagé tableau est la Nature.




L'auteur de cette photographie, une photographe à qui, espérons-le, l'avenir sourira, vous propose le fruit de son oeil plein de vitalité et de son imagination colorée ici :
http://wizzz.telerama.fr/loxigeny/photos

A votre appréciation.

jeudi 29 mai 2008

Shoah : devoir de mémoire ou diversion?

Désormais ne s’écoule pas un jour, ou presque, sans qu’on nous parle de la Shoah. Bien que la France ne soit pas l’auteur de ce carnage industrialisé, elle a certes un devoir de mémoire, pour en avoir été la complice. L’idée qu’il faille perpétuer le souvenir de cet évènement tragique de notre histoire n’est donc pas ici remise en question. En parler sans tabous, prendre du recul et admettre notre part de responsabilité dans l’exécution de ce crime odieux est une démarche saine.

Néanmoins, je crains que ce devoir de mémoire ne tourne au matraquage. Matraquage qui risque de produire l’effet inverse à celui recherché.

J’insiste ! Ne pas oublier est primordial. Moralement, sans débattre ici de son efficacité, ce devoir est indispensable. Mais à présent on ne compte plus les productions, que ce soit pour le cinéma ou la télévision, littéraires aussi, traitant ce douloureux sujet, tirant sous les projecteurs des médias les heures les plus sombres de notre histoire. Il est à craindre que cette avalanche de sentimentalisme finisse par écoeurer, plus que par sensibiliser. Raviver la flamme du souvenir, c’est bien. En faire une sorte de bûcher pour un soi-disant négationnisme latent, c’est dangereux.

Soi-disant négationnisme, car notre pays abrite son lot d’ignorants fanatiques ou de nostalgiques du complot judéo-maçonnique. Mais la France n’est pas antisémite. Que les Français de confession juive se le disent : ils n’auront pas une vie meilleure en Israël, protégés par des miradors et redoutant à chaque instant les attentats. Je dis cela car beaucoup parlent de rejoindre la Terre Promise, celle-ci leur apparaissant tel un refuge merveilleux. Je les exhorte à défendre leur identité juive dans leur appartenance à la communauté française. En quittant la patrie qui est la leur, ils feraient le jeu d’une poignée d’imbéciles, dont on trouve des champions aux deux extrémités de la Méditerranée.


Après ce préambule, visant à lever toute ambiguïté sur le sens de mon propos, j’invite le monde à se révolter face à ce qui se passe en Palestine. Le sort que l’on y réserve aux Arabes est, j’ose le dire, un crime contre l’humanité. Je ne nie pas ici la légitimité de l’existence de l’Etat hébreu. Parce qu’il y eut la Shoah, et maintes autres persécutions dirigées contre les Juifs, en tous temps et en tous lieux, la création de l’Etat d’Israël était devenue indispensable. Mais les arabes de Palestine n’y sont pas moins chez eux. Ils n’étaient pas les occupants provisoires d’une terre que les Juifs entendent maintenant récupérer. L’histoire a fait de la Palestine une terre arabe, après qu’elle fut juive.

Pourtant tout est mis en œuvre pour contraindre les Arabes palestiniens au départ. Ils ne sont certes pas massacrés ou déportés, mais l’Etat hébreu a confisqué leur économie. Leur société est littéralement asphyxiée.

Deux exemples très concrets illustre ce phénomène. Le premier, la suppression du secteur bancaire dans les territoires occupés par Israël en 1967 ; le second, le fait que dans la bande de Gaza un million d’Arabes palestiniens vivent sur 60% du territoire, le reste étant occupé par... six mille israéliens ! Les Arabes vivent dans une cage, une prison à ciel ouvert, privés d’eau. Les autorités israéliennes espèrent sans doute que quand les Arabes n’auront plus aucune chance de survivre, et qu’ils n’auront plus la force de se battre, ils finiront bien par s’en aller.

En attendant, ils n’ont que les pierres et la dynamite pour se faire entendre. Je me dis chaque jour que si j’étais Palestinien, je serais terroriste !

Comment ne pas céder, lorsqu’on est Arabe de Palestine, à la tentation de la violence ? Sachant de surcroît que tous les gouvernements israéliens, au moins depuis l’assassinat d’Ytshak Rabbin, ont agi dans le sens d’une politique ségrégationniste. Le mur de fer et de béton qui se dresse entre Juifs et Arabes, parquant ces derniers, n’a pas été décidé par Ariel Sharon, mais par le précédent gouvernement travailliste (celui de M. Barak). Il semble alors évident que l’on sacrifiera désormais le processus de paix à l’avènement d’« Eretz Israël ».

Le plus monstrueux, c’est de constater que l’Homme semble définitivement incapable de tirer le moindre enseignement de son Histoire. Nous abattions un mur en 1989, à Berlin, dans la joie et l’enthousiasme, pour en élever un autre en Palestine, moins de vingt ans après ! Voilà qui relativise, soi dit en passant, l’efficacité du devoir de mémoire dont il est question autour de la Shoah.

Finalement, je ne veux pas que ce devoir devienne un instrument de diversion destiné à nous conditionner pour nous faire admettre le sort que l’on réserve aux Arabes de Palestine à long terme.

Car le groupe de pression sioniste qui encouragea les Occidentaux à soutenir les efforts entrepris pour la création d’un Etat juif au début du vingtième siècle, notamment représenté à l’époque par Chaïm Weizmann, n’a pas disparu, que se soit dans les milieux de la finance, au Congrès américain ou ailleurs, et pourrait à présent promouvoir l’avènement du Grand Israël, vieux rêve entretenu plus que jamais.

Je serais profondément dégoûté de voir une démarche sincère se transformer en délire de persécution visant à nous manipuler. Certain me taxeront de paranoïa, mais cette appréhension est légitimée par le fait que plus la politique de l’Etat d’Israël se durcit vis-à-vis des Arabes, plus on nous pousse à l’auto flagellation et à la recension de notre passé.


jeudi 8 mai 2008

En attendant une main tendue

Il y a des périodes, dans la vie, où rien ne va. Sans toujours le comprendre dès les premiers signes, on s'enfonce doucement dans une sorte de vicieuse torpeur mélancolique, abjecte de traîtrise, jour après jour, semaine après semaine. Et lorsque l'on s'en rend compte, il est déjà trop tard.
On fait ce que l'on peut, on s'agite, on se débat, on lutte de toute son énergie contre cet invincible courant de marasme qui nous envahit irrésistiblement l'esprit. Plus on est fort, plus on dispose de bouées de sauvetage, d'aptitude à résister. Mais, sans personne pour nous tendre la main comme il l'aurait fallu, la force d'esprit rend les armes, pas à pas.
Des semaines, des mois, peu importe le temps que l'on peut tenir ; seul, on finit par sombrer.

Et on entre alors dans cet indescriptible état de détresse sentimentale qui a causé, cause, et causera tant de mal à tant de gens. Grave ou pas, cela dépend. Le caractère y survit et s'adapte. Avec de la force, on peut garder le sourire en public. On peut toujours feindre.
A quoi bon...
Quand tout ou presque suinte de médiocrité, de grossièreté et de gaucherie empesée. Quand plus rien ne semble ni gracieux ni passionné, et que toute lointaine joie s'estompe telle un insaisissable brouillard dès que l'on tend la main pour la caresser doucement du doigt.
Quand tout nous révulse et nous fait ironiquement sentir le goût amer d'une intense et douloureuse déception, excepté ce que l'on ne parvient plus à atteindre. Quand tout nous dégoûte et que plus rien n'est à la hauteur de nos attentes. Surtout soi.

Et, avec de vains et pitoyables efforts, on tente de sauvegarder quelques illusions, et de recommencer à les construire. En espérant de tous nos désirs percevoir un écho familier dans la cacophonie de nos sens meurtris et déçus. En attendant une main tendue.

mercredi 30 avril 2008

Les arcanes de la confiance en soi

Depuis bientôt deux semaines, une question me taraude. Très exactement depuis le dimanche 20 avril.
Ce jour-là, après avoir passé victorieusement la veille le premier tour d'un tournoi de tennis, je devais jouer deux matchs successivement. Le premier comptait pour une rencontre par équipe entre mon club et un club de la région, le second était le deuxième tour de mon tournoi.

Le premier match du jour ne me posa pas de difficulté vraiment sérieuse. Après un premier set où, menant 5-1, je me laissai rejoindre par déconcentration à 5-4 avant de conclure, je disputai un deuxième set accroché que je gagnais également 6-4, ayant été mené, pour apporter le point décisif et la victoire à mon club.
Quant au second quelques heures plus tard (le troisième du week end, donc), en partie éprouvé par la fatigue, et gêné apparemment plus que mon vis-à-vis par les conditions de jeu (il s'agissait de mon premier match en extérieur de la saison), je le perdais (6-1 / 6-2) sans jamais avoir réellement été en position d'inquiéter mon adversaire.

Pourquoi ai-je senti le besoin de raconter cela? Parce que cet évènement me semble lié à la question de la confiance en soi.
J'ai abordé mes deux premiers matchs du week end avec une confiance absolue en mes capacités, et en ma victoire. Il était tout simplement hors de question que je perde, et, de fait, je n'ai pas perdu. Le premier match du samedi fut expédié en une cinquantaine de minutes (6-1 / 6-1); et lors du second, même au cours du deuxième set qui fut très accroché et dans lequel je connus des moments de pression psychologique intense dans ce qui fut une guerre des nerfs avec mon adversaire (notamment à l'occasion d'un jeu interminable), je ne doutai jamais.
Même mené au score, je continuai à afficher ce petit sourire de confiance qui dû exaspérer mon adversaire et jouer ainsi dans le résultat final, faisant craquer l'opposition.

En revanche, après cela, mon approche du troisième match fut beaucoup moins conquérante; et j'en étais lucidement conscient. Emoussé physiquement, je savais aussi que ma condition me permettait largement de tenir le choc, et que l'excuse n'était pas valable.
Pourtant, dès les premières balles et même avant, je sentais ma volonté faiblir. Il n'y eut pas de bataille psychologique sur ce match; du moins, pas avec mon adversaire, mais avec moi-même. Je l'ai perdue, et le match avec.

Que s'est-il passé? J'étais encore lucide, puisque je fus capable durant le match de déceler les raisons de ma mauvaise performance (détails techniques sans intérêt ici comme le placement, la vitesse de déplacement des jambes, de rotation du buste, etc); et je sentais également que je disposais dans les jambes d'une énergie suffisante pour tenir et vaincre.
Alors pourquoi me suis-je écroulé, au cours d'une partie que l'on pourrait pratiquement qualifier de match à sens unique?

Clairement, j'ai perdu ma confiance inébranlable en moi entre ces deux matchs; celui du matin, et celui de l'après-midi. Clairement, ce fut la cause de ma défaite, car le niveau de mon adversaire n'était objectivement pas plus élevé que le mien, bien au contraire.

Je tente, depuis bientôt deux semaines, de comprendre exactement quel mécanisme mental a joué dans l'histoire. Quel grain de sable a déréglé la machine. Il s'agit probablement d'une insidieuse pensée venue insinuer en moi que je n'aurais peut être pas assez d'énergie pour vaincre cette fois-là.
Je savais pourtant pertinemment que c'était faux; mais il a apparemment suffit d'un léger doute.

Je tente aussi de me demander comment j'aurais pu éviter ce doute. Mais là, j'avoue que je sèche...
A moins qu'il suffise qu'un entrainement drastique vienne me prouver avec certitude que je suis capable de réaliser ce que je tenais à réaliser.
Deux victoires en trois matchs sur deux jours, c'est plutôt bien. Mais c'est loin d'être suffisant.

Quoi qu'il en soit, il me semble avoir vérifié une fois de plus que la confiance: c'est essentiel, et ça se travaille.

lundi 14 avril 2008

Le language des gestes, pour ou contre?

Ce matin, j'ai fais une découverte.

Je croyais, en des temps reculés (ou pas, mais c'est une autre histoire) où j'avais encore beaucoup de difficultés à être charismatique lors d'une prestation orale devant un public, large ou restreint, que s'exprimer à grand renforts de gestes et avec moult mouvements du corps était fascinant et l'une des clés pour être un bon orateur, et pour décupler son charisme.
Tout le monde connaît la réputation des méditerranéens, notamment celle des Italiens, dont la connotation de dragueurs fortement expressifs (et efficaces?) leur colle littéralement à la peau.

J'ai évolué, mes compétences d'orateur aussi à force de travail sur moi-même; et je pensais, n'intervenant toujours devant un public qu'avec un minimum de gestes, qu'il s'agissait simplement de mon style personnel. Je laissai là le problème.


Or donc ai-je fait une découverte ce matin, comme j'avais le plaisir de le dire plus haut. A la suite d'un concours de circonstances malheureuses dans lequel je n'ai eu absolument aucune prise (comprendre que j'ai eu la flemme de conserver la prise en question), je me suis retrouvé à devoir effectuer un exposé oral d'une vingtaine de minutes avec:
- Un travail préparé la veille sans beaucoup de sérieux (et c'est peu de le dire)
- Une absence totale d'introduction et de conclusion préparées
- L'obligation de déployer mes talents d'acteurs pour rendre crédible mon explication pour m'être "trompé" d'exposé et pour avoir fait le mauvais (une semaine plus tard que le bon, évidemment)
- L'obligation d'accentuer ma maladie au maximum pour masquer le caractère relativement artificiel de l'exposé

Croyez-le ou non, j'ai réussi, mais là n'est pas la question. Contraint de jouer le malade en phase terminale, j'ai dû passer les vingt minutes de mon temps de parole en faiblissant ma voix, en courbant imperceptiblement le dos et en gardant les yeux insensiblement mi-clos.
Ne pouvant donc me servir de ma méthode habituelle pour obtenir et conserver la pleine attention d'une salle, qui repose presque entièrement sur l'énergie, la force et la gravité de la voix, et le regard, j'ai dû trouver un expédient.
Et je me suis aperçu, non sans surprise, que j'ai utilisé durant tout l'exposé un grand nombre de gestes, principalement des bras et des mains.
Face à la relative faillite (en l'occurrence programmée et voulue, mais les résultats sont les mêmes que si elle avait été involontaire) de mes capacités orales, la superficialité de mouvements actifs est venue involontairement masquer le manque de sel de la prestation afin de tenter, tout de même, de retenir l'attention du public.

J'en conclus donc, et cela parait finalement assez logique lorsque l'on compare avec toutes les règles générales que l'on peut tirer d'une attentive observation de la gestuelle humaine, que loin d'être l'expression d'un charisme particulier, une attitude trop basée sur le language des mains semble plutôt révéler un sentiment d'insécurité ou de malaise face à l'attention des autres, voire une absence de consistance et/ou de confiance en soi.

Peut être suis-je dans l'erreur. Mais sincèrement, après une telle expérience, j'en doute. D'ailleurs, à bien y réfléchir: regardez les personnages charismatiques des films que vous voyez. Tous sont flegmatiques, calmes, et ne font aucun mouvement superflu. L'exemple qui me vient à l'esprit le plus vite est celui de Clint Eastwood.

La question suivante serait donc: cela s'applique-t-il seulement à une situation d'intervention orale devant un public, ou à toutes les interactions humaines en général?
C'est plus discutable, mais cela mérite d'être étudié plus attentivement.

lundi 24 mars 2008

La chanson du dimanche est Revenue

Elle est là, elle est belle elle est fraîche elle est reposée, et elle est revenue:

mais oui, c'est bien elle: La chanson du dimanche !!

http://www.lachansondudimanche.com/



vendredi 21 mars 2008

Everything is possible: even writing with the voice!

Ecrire avec la voix? N'importe quoi, c'est impossible, c'est sûr! Eh bien pas pour tout le monde! D'abord, il faut savoir chanter le khomii (ou overtone singing/ chant diphonique), et puis il faut posséder un sona-graph. C'est même plus facile encore quand on s'appelle Trân - Kuang - Hai!
Mais regardez par vous même:

lundi 10 mars 2008

Puissance et Futilité

J'ai pris la bénéfique habitude de déposer, chaque fois que je rentre chez moi, ma paire de chaussures juste à côté du radiateur.
La plupart du temps, ça n'a pratiquement aucun effet, car l'hiver est passé. Il ne fait plus si froid dehors et je me débrouille généralement pour garder mes pieds au chaud lorsque je suis dans mon petit refuge parisien.

Mais parfois, j'ai froid aux pieds lorsque je chausse mes souliers. Parfois, aussi, il fait vraiment froid dehors.
Et dans ces cas-là, mes pieds ressentent une agréable chaleur durant quelques minutes, alors que j'effectue mes premiers pas dans le monde extérieur.
Et dans ces cas-là, je me sens bien. Je me sens puissant, je me sens irrésistible, invincible.

Admirez l'Homme, capable de se sentir invincible pour une chose aussi superficielle qu'un peu de chaleur bienfaisante.

Admirez l'Homme, sa Puissance, et sa Futilité.


mardi 4 mars 2008

De l'Art et de la Difficulté d'avoir confiance

Il est rare d'avoir l'occasion d'un apprentissage et d'une deuxième chance dans la même journée. Il faut déjà tirer parti de la première expérience pour apprendre, ce qui n'est pas facile pour beaucoup. Comme le disait Churchill:

Les hommes trébuchent parfois sur la vérité, mais la plupart d’entre eux se relèvent et passent leur chemin comme s’il ne leur était rien arrivé.

Mais une fois la leçon apprise, encore faut-il l'appliquer. L'expérience n'étant selon Murphy qu'une chose que l'on ne possède qu'après en avoir eu besoin, il n'est pas toujours évident d'avoir la possibilité immédiate de s'en servir.

Aujourd'hui, je suis sorti de chez moi en cours d'après-midi, et suis entré dans une station de RER. Rien d'exceptionnel.
Non loin des tourniquets, j'ai sorti de ma poche ma carte de transport à puce sans m'arrêter de marcher. Un bon parisien est toujours pressé et veut toujours aller vite, et j'avoue que dans la rue, je ne déroge pas toujours à cette règle. L'efficacité avant tout.
Tout en sortant ma carte de ma poche, je vis un homme, tout à fait banal, tenter de prendre le tourniquet que je comptais prendre également. L'homme mit sa carte à puce semblable à la mienne sur le recepteur, tenta de passer normalement, mais ne parvint pas à faire basculer le tourniquet. Il en changea donc, et passa tranquillement sur celui d'à côté.

Ce que je raconte est totalement ininteressant. En revanche, une chose m'a marqué. Ayant vu cela, pourquoi ai-je moi-même essayé d'utiliser le même tourniquet, celui que l'homme qui me précédait d'une demi-douzaine de mètres n'avait pu faire fonctionner?
Plongé dans mes pensées, j'avais remarqué son échec machinalement, sans en tirer les conséquences. Pourtant, la logique même aurait voulu que j'évite ce tourniquet hors d'état de marche.
Mais j'ai quand même essayé. Je ne lui ai pas fait confiance, pensant probablement instinctivement que j'étais... je ne sais pas, meilleur, plus doué, plus intelligent, que j'étais Moi. Et qu'il fallait que j'expérimente par moi-même.
Je ne lui ai pas fait confiance, alors que tout me soufflait le contraire.
Au moment même où je me suis engagé dans le tourniquet, avant même de constater effectivement la panne, je me rendais compte que c'était stupide. Mais il était trop tard. J'ai ensuite changé de tourniquet, après avoir constaté à mon tour qu'en effet, il ne fonctionnait pas.
Moi qui espère être moins con que la majorité des gens, me voila contraint de relativiser...


La même journée m'a donné l'opportunité de me confronter à nouveau au choix de la confiance. Abordé par un inconnu, qui m'explique être un auteur "non reconnu", me résume ses projets d'écriture, me pousse à une conversation peu agréable car forcée, et tente de me vendre une carte postale à cinq euros (!!) pour vivre, j'ai le choix de croire en son histoire et de m'en émouvoir; ou de garder mes cinq euros dont j'ai besoin, de remarquer ses baskets neuves et d'en concevoir des doutes, et de lui conseiller cyniquement de s'inscrire au chômage en passant mon chemin.
Le choix est légèrement différent dans sa nature de celui conté plus haut, mais le thème est le même.

Me voici l'heureux possesseur d'une carte postale représentant un tableau de Zao Wou-Ki, très jolie au demeurant. Trop gentil? Peut être. Mais au moins ai-je fait confiance.
Au moins, ai-je éclairé sa journée en faisant l'effort de converser quelques minutes à propos de littérature. Je l'espère.

Au moins ai-je une fois de plus tiré une leçon de ces petits détails de la vie.

mercredi 27 février 2008

Un rêve, un chemin, une obsession: Le Voyage



















- Le plus important c'est de vivre libre!
- Oui mais à quel prix?
- Peu importe le prix.



Pour moi,

le voyage, c'est l'expression de la liberté, de la découverte, de l'ouverture sur le monde et des hommes qui le peuple.
C'est se confronter à la vie dans sa rugosité et dans sa splendeur.
C'est l'apprentissage de la vie par l'épreuve, par la découverte, par l'Autre et le Différent.

Le voyage a donné naissance à une nouvelle passion chez moi: l'ethnologie, l'étude de l'Homme, en ce qu'il a de particulier et d'universel.
J'aime voyager parce que j'aime les Hommes et j'ai envie de les connaitre, de nous connaitre, et ainsi de mieux me connaitre moi même. C'est très philosophique, existentiel, et appelle un besoin de réponse même partiel, même provisoire, même changeant.

Le voyage, c'est aussi la découverte de soi. En dehors de nos frontières, nous sommes en dehors de notre "bulle société", qui inclue famille, amis, collègues, bref, le cercle des gens connus et aimés, qui inclue aussi le travail, les devoirs, les obligations et responsabilités, idéologie, passé, politique et toutes les choses qui nous conditionnent et étouffent celui ou celle que nous sommes vraiment. Cette bulle qui nous oriente de gré ou de force dans une direction qui n'est pas forcément la bonne pour chacun d'entre nous.
Voyager, c'est quitter cette bulle l'espace de quelques semaines ou pour toujours, et c'est là que notre "moi" se révèle à nous même. On est tout nus, quand on part. Partez avec votre meilleur ami que vous pensiez bien connaitre: vous le découvrirez vraiment.

Mais quand je dis Voyage, je parle de l'aventure, du "backpacking", avec tout ce que ça suppose de courage et d'audace, de joies mais aussi de difficultés et d'épreuves.



Mes vieux démons me reprennent! Et je ne rêve que d'une chose: m'affranchir! Etre celle que je veux être, tout de suite maintenant, écrire de tout mon saoul, partir découvrir le monde et m'accomplir. Je suis une passionnée et je suis faite pour une vie passionnante, je suis éprise de liberté et je vomi nos sociétés modernes qui tuent nos rêves et nous persuadent que la vie c'est la consommation, le "travailler plus pour gagner plus" , que trois semaines de congés par ans c'est bien suffisant, et que ceux qui s'accrochent à leurs rêves et à leurs idéaux de jeunesse sont des fous ou des marginaux.
On me dit souvent: "bah, tu dis ça maintenant mais quand tu seras plus vieille, tu changeras d'avis! Passe ton permis, fais des études, travailles, aie une famille, c'est bien plus raisonnable". Quoi?! Alors, quand on est jeunes, on a des rêves et des idéaux, et on est fous, et c'est normal. Mais quand on vieilli, on devient raisonnable, mais être raisonnable est-ce renoncer à nos rêves pour être en phase avec la société?
Et ainsi renouveller cette génération de frustrés, de vieux pétris de regrets, de vies faites de renoncements? N'est-il pas plus raisonnable finalement, de s'accepter tels que nous sommes, "fous" ou pas, et de suivre le chemin qui est fait pour nous plutôt que nous forcer à correspondre à ce que la société veux que nous soyons? La voix de la "raison" est elle pour autant la plus sage?

Voilà, mon coup de gueule. Mon ras le bol! Evidemment, qu'il est dur de suivre ses rêves quand on vit dans une société qui ne les encourage pas! C'est là mon dilemme.. M'affranchir, m'accomplir, partir?
La liberté, c'est le nomadisme!
La plus grande intelligence, c'est l'ouverture!
Le bonheur, c'est l'accomplissement de soi!

Et la vraie vie, c'est tout ça: liberté, intelligence, bonheur, accomplissement.





dimanche 24 février 2008

Carla & Sarko, par la belle et talentueuse Manouskaiia!


Confidences de Carlu Brani...
envoyé par manouchkaiia


Carlu Brani,

J’étais au fond du trou désespérée
Comment lancer la promo d’mon nouveau cd
Je me suis débrouillée pour te rencontrer
Notre premier dîner c’était à l’Elysée

Oh oui Sarkozy
Et moi Carla Bruni
On aura pleins d’amis
Bush, Poutine, Kadhafi.

C’est mieux qu’plus belle la vie !
J’passerai sur LCI

Je ferai des chansons sur l’immigration choisie
Que j’chanterai au Sénat devant tous tes amis
Je défilerai dans un tailleur Gucci
Pour gagner quelques contrats avec Berlusconi

Oh oui Sarkozy
Et moi Carla Bruni
On aura pleins d’amis
Bush, Poutine, Kadhafi.

Et tu interdiras le droit de grève
Toi le roi des médias qui médiatise nos rêves
Tu n’augmenteras pas les fonctionnaires
Il faut quand même penser à ton salaire !

Tu m’offriras des robes, des robes et des rollex
Des dessous pour dessus pour l’amour et le sexe
Allongés tous les deux dans un yacht sur la mer
On regardera dans le ciel les « avions karshers »

Oh oui Sarkozy
Et moi Carla Bruni
On aura pleins d’amis
Bush, Poutine, Kadhafi.

C’est mieux qu’ plus belle la vie !
J’dépasserai Rachida Dati
J’passerai sur LCI
Ou canal - Algérie

Depuis on s’est marié tous deux à l’Elysée
Me voilà devenue plus qu’une célébrité
Mais il y a quelque chose que je n’ose pas t’avouer
C’est mon vote et mon kiff pour José Bové

Oh oui ses belles moustaches me font vraiment vibrer
J’ai peur dans quelques mois de l’revoir et d’craquer
Une femme c’est fragile, c’est quelqu’un qui m’l’a dit
On en parle beaucoup dans la philosophie !

Oh oui Nicolas
Et moi Carlita
Des amis on aura
François et Fadela

Jean louis et Rama
Peut-être même Cécilia
Les aristochats
Bernard et Bianca
Simba et Nala….

Musique: Carla Bruni
Paroles: Manon B.

vendredi 8 février 2008

Ultime désir

...
...
J'ai envie d'Infini.
...
...

lundi 4 février 2008

Sarkozy bling bling

Comment?! Je viens de m'apercevoir que je n'ai pas encore mis sur le blog le lien vers le magnifique sketch d'Anne Roumanoff.

Il se passe de commentaire. J'espère que son expression finale restera, c'est tellement mythique.

http://fr.youtube.com/watch?v=sfXNXQA7kBA

Enjoy!

mardi 29 janvier 2008

Pourquoi la France qui gagne...

...ne gagne toujours pas.

Bonjour à ceux qui passent par ici, et qui seraient étonné qu'aucun article ne soit venu étayer ce blog ces dernières semaines.
Partiels, activités, flemme, feuille blanche, créativité en panne... Cela fait un certain nombre de raisons.

Et à vrai dire, je ne sais pas si l'on peut dire que tout cela prenne fin, puisque l'article d'aujourd'hui ne sera pas le mien. Je me contente de poster ici un lien vers un texte qui date déjà, mais sur lequel je suis tombé, et que je trouve fort interessant, pour ne pas dire crucial.
Le thème en lui-même (pourquoi la France qui gagne ne gagne toujours pas) est discutable, et le fil directeur de l'article, à savoir que la France ne saurait plus produire des sportifs/artistes de haut niveau, pas l'interêt principal en ce qui me concerne.
Beaucoup de choses sont exagérées, réductrices, parfois infondées, certes.

Mais plus importants sont les passages sans jugements de valeurs, sur la victoire, la volonté, la créativité, ou la médiocrité ambiante et le cercle vicieux d'une morosité créative qui me consterne régulièrement chaque fois que je prend le risque d'aller au cinéma - et ceci n'est qu'un exemple.

Voici ce lien, donc.

http://www.grandchelem.net/mon_weblog/2007/06/pourquoi_la_fra.html

J'apprécie. Même si il faut trier, et si je reconnais m'y être pris à deux fois, la fin étant nettement plus interessante que le début. Et vous?

dimanche 6 janvier 2008

Regardez, une espèce terrestre

Quentin, Audrey et Léo vous souhaitent une excellente année 2008, remplie de bonheur, de joies, de bonne humeur, blabla, et tout ce qu'on dit dans ces cas-là.

Maintenant que les formalités sont expédiées, lançons-nous avec confiance dans l'avenir. Mais avant, jettons un coup d'oeil sur le présent de l'humanité. On parle partout de 2008 comme de l'année charnière, celle de tous les défis, etc.
Nous verrons bien.

En attendant, voici une petite horloge amusante. Les chiffres sont, d'après le forum où je suis tombé sur cette horloge mondiale (http://www.esprits.net/forums/viewtopic.php?id=750), relativement fiables mais probablement pas exacts:

http://www.poodwaddle.com/worldclock.swf

"The stats provided here are approximations based on figures from World Health Organization, CIA Factbook, US Census Bureau and other sources. Wherever possible we have verified the figures. However, due to the contradictory and dynamic nature of much of the date, we cannot guarantee their accuracy."

Vous aussi, vous resterez peut être bloqué devant ce truc pendant quelques minutes.
Et moi, pendant ce temps, je retrouverai ma Muse - et des choses interessantes à vous dire, je l'espère.

Bonne année!!