jeudi 8 mai 2008

En attendant une main tendue

Il y a des périodes, dans la vie, où rien ne va. Sans toujours le comprendre dès les premiers signes, on s'enfonce doucement dans une sorte de vicieuse torpeur mélancolique, abjecte de traîtrise, jour après jour, semaine après semaine. Et lorsque l'on s'en rend compte, il est déjà trop tard.
On fait ce que l'on peut, on s'agite, on se débat, on lutte de toute son énergie contre cet invincible courant de marasme qui nous envahit irrésistiblement l'esprit. Plus on est fort, plus on dispose de bouées de sauvetage, d'aptitude à résister. Mais, sans personne pour nous tendre la main comme il l'aurait fallu, la force d'esprit rend les armes, pas à pas.
Des semaines, des mois, peu importe le temps que l'on peut tenir ; seul, on finit par sombrer.

Et on entre alors dans cet indescriptible état de détresse sentimentale qui a causé, cause, et causera tant de mal à tant de gens. Grave ou pas, cela dépend. Le caractère y survit et s'adapte. Avec de la force, on peut garder le sourire en public. On peut toujours feindre.
A quoi bon...
Quand tout ou presque suinte de médiocrité, de grossièreté et de gaucherie empesée. Quand plus rien ne semble ni gracieux ni passionné, et que toute lointaine joie s'estompe telle un insaisissable brouillard dès que l'on tend la main pour la caresser doucement du doigt.
Quand tout nous révulse et nous fait ironiquement sentir le goût amer d'une intense et douloureuse déception, excepté ce que l'on ne parvient plus à atteindre. Quand tout nous dégoûte et que plus rien n'est à la hauteur de nos attentes. Surtout soi.

Et, avec de vains et pitoyables efforts, on tente de sauvegarder quelques illusions, et de recommencer à les construire. En espérant de tous nos désirs percevoir un écho familier dans la cacophonie de nos sens meurtris et déçus. En attendant une main tendue.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Regarde autour, et tu en verras des mains tendues !